Calcul rénaux : Symptômes et Traitements

Calcul rénaux : Symptômes et Traitements

Celles et ceux qui ont déjà souffert d’une crise de colique néphrétique s’en souviennent probablement encore. Douloureuses comme un « coup de poignard », ces crises sont déclenchées par un calcul. Portrait d’un indésirable.

Aussi appelés lithiase, les calculs rénaux sont de petites pierres, explique le docteur Nathalie Berrogain, chirurgien urologue. Si les urines sont trop concentrées en raison d’un manque d’hydratation, de minuscules cristaux vont s’agglutiner, jusqu’à former ces calculs. » Ils sont plus ou moins gros : de quelques millimètres en général, ils peuvent parfois atteindre plus d’un centimètre. Ils sont fabriqués dans les reins, par la cristallisation de sels minéraux et d’acides présents en trop forte concentration dans l’urine. Le plus souvent, ils sont composés d’oxalate de calcium. parfois d’acide urique.

Calcul rénaux : Quels sont les symptômes ?

Parfois, il n’y en a pas : la personne qui a des calculs ne se rend compte de rien. « Si le calcul ne bouche rien, il est parfaitement indolore », affirme le docteur Berrogain. L’urine s’évacue sans problème. Le calcul, lui, finit par être éliminé naturellement, ni vu ni connu ! « À l’inverse, quand il quitte le rein et se coince dans l’un des deux uretères (les canaux reliant les reins à la vessie), la douleur est violente. Cette douleur est en plus angoissante, car les gens ne comprennent pas ce qui leur arrive. »

L’uretère est un tuyau au calibre très étroit. Quand un calcul vient s’y coincer, il va faire obstacle au passage de l’urine. La pression augmente, la douleur devient insoutenable. « On raconte qu’elle est supérieure à celle d’un accouchement. Le patient est agité, aucune position n’arrive à le calmer. » C’est la fameuse crise de colique néphrétique. La douleur survient d’un seul côté, celui où le calcul s’évacue. Elle irradie du bas du dos vers le ventre, et souvent, vers les organes génitaux. La crise peut durer de quelques minutes à quelques heures, et s’accompagner de nausées et de vomissements.

Calcul rénaux : Quand consulter ?

Lors d’une colique néphrétique, la douleur est si intense, que la plupart du temps les personnes concernées ne se  posent pas la question, et foncent aux urgences. Il faut aussi consulter si l’on aperçoit un peu de sang dans ses urines, si l’on est enceinte, si l’on n’a qu’un rein, si l’on n’a pas uriné depuis 24 heures, ou si la douleur s’accompagne de fièvre, signe peut-être d’une infection urinaire. Le spécialiste commencera par prescrire une analyse d’urine, ainsi qu’une échographie des reins et de l’appareil urinaire. Ces examens permettent de voir s’il y a ou non calcul, et si oui, où il se situe et quelle est sa taille. Dès que le diagnostic est confirmé, des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des morphiniques réduiront la douleur.

Calcul rénaux : Quelles sont les causes ?

Si des facteurs génétiques peuvent favoriser l’apparition de calculs, le véritable coupable est à chercher du côté de notre alimentation. Le meilleur ami des calculs, c’est le manque d’hydratation. Boire peu concentre les urines, et augmente le risque de cristallisation. Sur le banc des accusés, on trouve aussi une alimentation trop riche en protéines, en sel et/ou en sucres. « Aujourd’hui, les jeunes font beaucoup plus de calculs que les générations précédentes, déplore le docteur Berrogain. La responsable, c’est la malbouffe. » Certaines maladies comme le diabète, ou la prise de médicaments comme les diurétiques, peuvent également être à l’origine de calculs.

Comment se débarrasser des calculs ?

Selon la composition de ces petits cailloux, différents traitements sont proposés. Le chirurgien urologue essaiera d’abord, quand c’est possible, de modifier la composition des urines pour dissoudre les calculs. « Lorsque les calculs sont faits d’acide urique, il y a une vraie chance de les faire fondre. Pour cela, il faut alcaliniser les urines, pour les rendre moins acides. Boire une eau telle que Vichy, pendant quelques jours, peut y aider. »

Mais les calculs composés d’oxalate de calcium, les plus fréquents, ne peuvent pas fondre. « En fonction de leur taille, on va commencer par les surveiller, et espérer qu’en buvant beaucoup d’eau, ils seront éliminés naturellement. Mais s’ils résistent, il faut passer à l’étape suivante : la lithotripsie, qui consiste à envoyer des ondes de choc sur le caillou pour le fragmenter (pour les calculs de plus de 5 mm), comme le ferait un marteau-piqueur. » Les fragments ainsi formés peuvent ensuite être éliminés dans les urines. Cette technique se fait en chirurgie ambulatoire, avec une hospitalisation de quelques heures à peine.

Parfois, il y a des effets secondaires. Par exemple, en cas d’infection, il faut drainer les urines en urgence, pour ne pas laisser ces urines infectées dans le rein, ceci est une réelle urgence.

Qu’est-ce que l’urétéroscopie?

Lorsque les calculs sont trop gros pour pouvoir être éliminés par les voies naturelles, ou qu’ils ont résisté aux autres traitements, il faut alors passer à la case chirurgie. « En cas de colique néphrétique, on peut commencer par des antidouleurs, et anti-inflammatoires, pour donner au patient une chance d’éliminer naturellement son calcul. Mais si c’est trop douloureux, ou que ça se complique d’une infection urinaire, on va pratiquer une urétéroscopie, c’est-à-dire qu’on va remonter avec des instruments fins dans le tuyau qu’est l’uretère, jusqu’au calcul. » Une fois le coupable trouvé, il peut être attrapé et extrait directement à travers le tube, ou fragmenté à l’aide d’un laser. En cas d’infection urinaire avec un calcul bloqué, l’urgence est de drainer le rein avec une petite sonde dans l’uretère, le calcul devient secondaire et on s’en occupe dans un deuxième temps.

Calcul rénaux : Comment éviter les récidives ?

Une personne venant d’avoir un calcul a 1 « chance » sur 2 de renouveler l’expérience dans les 5 ans qui suivent. Pour éviter la récidive, les médecins préconisent des mesures hygiéno-diététiques. « Mais pas question d’interdire quoi que ce soit, tout est une question d’équilibre !» A limiter : le sucre, le gras, les protéines et le sel. Pas question de le déclarer « persona non grata» dans votre cuisine. Mais avoir la main légère quand vous salez, réduire la consommation de plats industriels et de charcuterie est un bon début. «L’essentiel, c’est l’hydratation. n faut boire de l’eau -celle du robinet fait très bien l’affaire- régulièrement, tout au long de la journée. » La bonne dose : au moins 2 litres par jour. Cela aura pour effet d’éviter une trop forte concentration de sels minéraux, et d’éliminer les cristaux avant qu’ils ne deviennent plus volumineux. Lorsque le thermomètre grimpe, ou lors d’une activité sportive, il faut boire plus, au moins 3 litres dans la journée. Pour savoir si l’on boit assez, un bon indicateur : les urines doivent rester pâles.

 

 

 

 

 

 

 

 

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